Dans « gestion de crise », le mot « gestion » est à prendre au sens de gouverner, « manager » et donc agir face à des événements inattendus, graves, et susceptibles de compromettre la vie d’une Entreprise. 

La situation de crise nécessite de  prendre des décisions, souvent dans la solitude, et toujours dans l’urgence. 

Et si de surcroît les décisions prises sont les bonnes, alors l’Entreprise a toutes les chances de s’en sortir ! 

L’image du « Pacha » du Porte-avions me revient en mémoire : seul à la passerelle de commandement, il doit décider instantanément, face à une situation donnée, des actions à mener.  

-Seul mais pas isolé, car il bénéficie d’une perception continue et précise de l’ensemble des paramètres de navigation et d’aviation que lui transmettent les différents services.  

-Une organisation rigoureuse et efficace assure la gestion de l’ensemble et une communication sécurisée permet une circulation en temps réel de l’information. 

-« Au poste de combat », chaque membre de l’équipage a une vision très précise de son rôle et des circuits courts de décisions caractéristiques de la situation.

Seul au milieu de la tempête, le Dirigeant d’Entreprise bénéficie-t-il  du même environnement ?

• A-t-il des informations fiables et instantanées sur l’évolution de sa trésorerie ?
• Connaît il ses engagements, ses niveaux de stocks ?
•  A-t-il des prévisions fiables de chiffre d’affaires sur 2 semaines ?
• Ses collaborateurs directs ont-ils des plans d’actions, des consignes, caractéristiques et cohérents avec la situation présente ?
• Cette disposition est elle transmise à  et partagée par l’ensemble des collaborateurs ? 

Encore faut il que la gestion de la « non crise » soit elle-même assurée : l’Entreprise a des outils de gestion et de pilotage en temps réel. Les fondamentaux (le BFR, le cash flow) sont ajustés sans relâche, et l’ensemble des collaborateurs est « au poste » avec une vision claire de leurs tâches et de leurs objectifs, en ligne avec la trajectoire de l’Entreprise.

L’actualité de ces dernières semaines de 2008 nous assène une cruelle vérité : il n’y a pas les Sociétés « bien portantes » et celles « en crise » : ce sont en vérité les mêmes, à des moments différents. Ainsi est il peut être temps de hâter le changement culturel de nos collaborateurs pour les préparer au changement d’allure :

• l’allure de croisière :
  

1. les budgets
2. les reporting de fin de période
3. les entrées de commandes
4. les plans stratégiques à long terme
5. le management consensuel 
6. et la sensation d’invulnérabilité ! 

• et « le poste de combat » : 

1. la trésorerie pour les 10 jours à venir 
2. la relance des paiements clients 
3. les dépenses à ROI inférieur à l’année 
4. le management directif 
5. et l’incertitude du lendemain !